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Comment un contrat numérique peut-il faire sens ?

2010-09-13 | Filed under: Développement and tagged with: contrat numérique, hadopi, internet, web

Bon, j’espère que vous ai accroché avec ce titre.  Voyez-vous, il y a une question que je me pose depuis fort longtemps, étant en informatique depuis un bon moment déjà : quelle est la légalité d’un contrat numérique ?

Les utilisateurs d’ordinateurs passe leur temps à en signer, souvent sans même le savoir.  En effet, plusieurs sites webs disposent d’une licence « implicite » qui s’active par le simple fait d’accéder au site web.  Bien sûr, je ne vous cache pas que ça m’a toujours paru un peu surréaliste.

Imaginez un instant que j’inscrire sur ma demeure une inscription qui débute par la phrase suivante : « En passant devant ma demeure, en la regardant, en y flânant ou même en ayant toute forme de discussion ou de communication quelconque pendant que vous vous trouvez physiquement devant la devanture dudit bâtiment, vous reconnaissez que vous avez lu et compris cette Entente, et acceptez d’être lié par ses modalités d’utilisation. Si vous n’acceptez pas les dispositions de cette Entente ou ne pouvez vous y conformer, ne passez pas devant la maison et prenez un autre chemin. ».  Absurde direz-vous ?  Eh bien sachez que je n’ai changé que quelques mots pour recontextualiser le texte, mais qu’il s’agit d’une licence tout à faire typique de ce que vous pouvez trouver sur le web.

La grosse question que je me pose, c’est de savoir en vertu de quoi cette licence peut-elle être valide ?  Est-ce qu’il y a vraiment des gens qui se font poursuivre pour avoir contrevenu à la licence d’utilisateur d’un site web ?

Ce qui me rappelle voici plusieurs années, la première fois où j’ai été confronté à ce genre de licence.  Je développais un logiciel et on m’a demandé d’inclure un texte que l’usager devrait « autoriser » pour être en mesure d’utiliser le logiciel.  Bien sûr, depuis, j’ai vu ça des centaines de fois, mais je vous assure que la première fois, je suis vraiment resté bête!  Voyons…  qu’est-ce qui va prouver, dans un procès, que le texte que l’utilisateur a approuvé est le même que celui qui est déposé à la court ?  Ou, encore plus déroutant, comment la poursuite peut-elle prouver que le logiciel a effectivement demandé l’autorisation à l’utilisateur ?  Un problème technique aurait pu empêcher l’apparition de la fenêtre.  À ce moment, j’avais demandé si je devais programmer une fonction permettant d’imprimer le texte – ou même l’obliger son impression (si c’est quelque chose d’important, il me semble que c’est la seule manière, ça prend un support physique).  On n’a pas compris ma question.  Comme si le monde juridique n’avait rien à faire des contraintes immatérielles de l’informatique.

Mais ce n’est que récemment que j’ai compris la source de ce problème.  C’est d’ailleurs cette illumination qui m’a fait écrire cette entrée sur mon blog : Et si le monde juridique, politique et législatif ne comprenait pas l’informatique ?  Bien sûr, ils ne comprennent pas, ce n’est pas des informaticiens.  Mais ils croient comprendre!  Est-ce que le fait d’avoir utilisé des expression comme « autoroute de l’information » a fini par leur faire croire qu’ils s’agissait d’une vraie autoroute avec toutes les propriétés de la vraie chose ? Ainsi, au lieu d’essayer de comprendre l’informatique, ils utiliseraient ces métaphores pour légiférer, débattre et juger.  Sans réellement s’intéresser aux réelles contraintes de l’informatique.

J’irais même jusqu’à dire que ce phénomène s’est aggravé dernièrement.  Par exemple, c’est comme ça que le gouvernement français a pu mettre en place l’Hadopi : un système totalement basé sur ce que la classe politique croit qu’est l’Internet.  Pour le gouvernement français, il suffit de mettre des photo-radars sur l’autoroute de l’information et intercepter les pirates de manière automatique pour leurs envoyer des constats d’infraction…  par email!  Bien sûr, ceux qui « savent » comment fonctionne réellement l’Internet trouvent ça ridicule, tout comme moi.

Mais j’en reviens à ma question initiale : tout semble indiquer que le monde juridique accorde une valeur aux contrats numériques.  Est-ce le cas ?  Et si oui, comment font-ils en court pour avoir l’air sérieux en disant qu’un contrat numérique est aussi valide qu’un vrai contrat ?  Je me pose sérieusement la question.

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Written by cdebilly

3 Responses to "Comment un contrat numérique peut-il faire sens ?"

  1. Twitted by carldebilly dit :
    2010-09-13 à 23:31

    […] This post was Twitted by carldebilly […]

    Répondre
  2. Julien Eclancher dit :
    2010-09-14 à 07:08

    Très bonne analyse ! Je trouve les exemples très clairs et très parlants !

    Je pense que pour expliquer le phénomène de cette pensée  » par métaphore » il y a une volonté profonde de réduction de ce qu’est Internet.
    C’est Zizek qui dit que une des mécanismes du contrôle idéologique des plus efficaces est la réduction du 3 au 2 : en gros de simplifier au maximum les concepts pour forcer la prise de position binaire (la guerre en Irak tu es pour ou contre ?)
    Je pense que derrière l’incompréhension profonde d’Internet se cache aussi une volonté de réduction de la complexité du net, cette complexité même qui empêche de le penser facilement et donc de le contrôler.

    Répondre
  3. xenub dit :
    2010-11-18 à 01:12

    Tu me diras avec raison que je suis en retard mais tu viens de me faire beaucoup rire!!! =D Je n’ai aucune compétence juridique (c’est important de connaitre cette phrase quand on travaille avec des juristes, des avocats et des notaires), mais j’ai l’occasion de voir un peu comment ça fonctionne de l’intérieur. J’ai aussi eu le même genre de tâche dans un projet. Ce que j’ai pu comprendre est que c’est essentiellement pour se protéger de poursuites éventuelles. Sérieusement: si tout d’un coup tu visites mon site et que tu acceptes que je vérifie que tu as une JVM disponible dans ton browser et que au malheur, pendant le test, ton HD s’efface d’un coup et tu perds une donnée qui vaut des millions et que tu décides de me poursuivre, si avant de procéder au test je peux plus ou moins démontrer au juge que je t’avais avertis que ça pouvait arriver et que je me dégageais clairement de la responsabilité…. Dans l’autre sens, je ne pense pas qu’un juge condamnerait qui que ce soit sur la simple et unique base d’avoir ‘peut-être’ accepté ce genre de contrat. À la fin, le juge, doit tenir compte de la bonne foi de chaque partie et de l’étoffe de la preuve. Plus tu peux accumuler d’éléments qui tendent à démontrer que la personne a agi sciemment et que sa défense ne peut être de bonne foi, plus tu as de chances d’avoir un juge de ton bord. Pour aller un peu plus loin… Admettons… Que j’ai un certificat de signature électronique, délivré par une autorité de confiance, selon une politique stricte avec entre autre la vérification d’identité devant notaire et que je signe un contrat avec ce certificat; je peux te dire qu’au Québec, le contrat en question est entièrement légal et a la même valeur que si tu avais signé du papier. Tu peux toujours contester, de la même façon que tu peux contester une signature manuscrite, mais disons que tu pars avec deux prises en moins. Maintenant, est-ce que le monde juridique est déconnecté de la réalité informatique? Certainement, et ce n’est pas exclusif à l’informatique. Je suis moins d’accord avec #1 par contre. Je n’ai pas, à mon grand désarrois, été en mesure de constater, quelque simplification de quoi que ce soit, même pour les questions les plus simples, de tout ce qui touche de près ou de loin, au monde juridique! 🙂

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